Une campagne géologique pour mieux comprendre le développement du lagon
10 juin 2022
Du 10 au 26 avril dernier s’est déroulée la campagne Margest. Une campagne scientifique menée par l’Université de Bretagne Occidentale, en collaboration avec le service géologique de la Nouvelle Calédonie et l'Ifremer au sein du parc naturel de la mer de Corail. Objectif : mieux comprendre les facteurs (climat, niveau marin, tectonique) qui ont permis le développement du lagon en lien avec la barrière récifale ainsi que les processus de transferts sédimentaires.
L’objectif de cette campagne, menée à bord du navire Alis de la Flotte océanographique française, était d’étudier le contexte géologique calédonien en caractérisant l'évolution et la stratigraphie (étude de la superposition des couches géologiques) de la plate-forme de la marge continentale orientale (Est) de la Grande Terre. Le projet s'inscrit à la suite d'une étude préalable de la plate-forme occidentale (Ouest), réalisée par la même équipe de recherche en 2004 (CALGON) et en 2013 (CALICO).
La campagne visait principalement le lagon Est et une petite partie du parc naturel de la mer de Corail, environ 870 km² au sud-est de la Grande Terre. Les zones d’investigations s’étendaient de l’espace lagonaire (profondeur : 10 m) à la pente externe du récif (profondeur : 500-700 m). Des relevés bathymétriques, de la caméra vidéo tractée, des prélèvements de sédiments et de roches ont été effectués.
Comme pour toute mission scientifique autorisée dans le parc naturel de la mer de Corail, l’intégralité des données et des résultats obtenus lors de cette campagne sera restituée à la Nouvelle-Calédonie.
En contribuant à l’acquisition de nouvelles connaissances sur la géologie marine de Nouvelle-Calédonie, cette campagne représente un réel intérêt pour le pays. Les données récoltées permettront de mieux comprendre les facteurs qui ont permis le développement du lagon en lien avec la barrière récifale et de comprendre les processus de transferts sédimentaires. Les premières observations révèlent un lagon beaucoup plus sédimenté que le lagon sud-ouest, étudié préalablement. La plate-forme présente comme à l’ouest un caractère mixte détritique terrigène-carbonaté, c’est à dire des débris d’origine terrestre et d’êtres vivants (végétaux, animaux), mais avec une composante terrigène qui apparaît dominante dans de nombreux secteurs : la nature des bassins versants continentaux influence manifestement les flux apportés sur la marge continentale par les rivières historiques dont les traces sont des incisions à travers le lagon orientale reliant passes et bassins versants à forte pente.