La Biodiversité
D'UN HABITAT À UN AUTRE
Certaines espèces empruntent et fréquentent plusieurs écosystèmes au cours de leur cycle de vie. Il s'avère donc nécessaire de maintenir les liens qu'elles peuvent avoir avec les autres (connectivité) afin de garantir la survie de populations telles que les cétacés, les oiseaux marins, les tortues, les requins...
Celles-ci vont de Nouvelle-Calédonie à la Nouvelle-Zélande en passant par l'Australie et la Papouasie Nouvelle-Guinée. Pourquoi ces allers et retours, ces longs voyages ? Car ces écosystèmes servent de lieu de reproduction, de lieu de nurserie, ou de lieu de transit dans le cas d'une migration.
LES OISEAUX MARINS
Pour les oiseaux marins (la sterne Dougall, le puffin bec grèle, la frégate du Pacifique, le pétrel de Gould, le fou...), selon les périodes de migration, ils se dispersent et peuvent aller se nourrir en mer à des centaines de kilomètres de l'endroit où ils ont construit leurs nids sur une terre émergée.
Les atolls de Chesterfield, Bellona, Entrecasteaux et les îles hautes océaniques (Walpole, Matthew, Hunter) représentent des sites majeurs pour la conservation des oiseaux marins.
LES REQUINS
Autre exemple : certains requins, vivant dans les eaux côtières tempérées migrent à travers l'océan puis poursuivent leur phase de vie dans les eaux subtropicales et tropicales entre l'Australie et Tonga. Les requins se fixent donc temporairement à plusieurs endroits : récifs coralliens, zones côtières, monts sous-marins pour rechercher de la nourriture. Mais certaines espèces de requins restant plutôt aux abords des récifs, vont se nourrir en haute mer comme le font les requins à pointe blanche, les requins à pointe noire, les requins citron ou encore les requins gris.
La forte présence de ces prédateurs supérieurs est le signe de récifs coralliens en très bon état de conservation.
On retrouve au total 48 espèces de requins dans le parc naturel. Malheureusement, 10 de ces espèces sont classées comme menacées de disparition par l'UICN (Union Internationale de Conservation pour la Nature). C'est le cas du grand requin marteau, du requin blanc, ou du requin baleine.
LES TORTUES
Les tortues vertes ou les tortues grosses têtes ont un cycle de vie long et complexe, et reviennent pondre sur la plage qui les a vues naître ! Leur site de reproduction est généralement distant de plusieurs centaines voire des milliers de kilomètres de leurs lieux d'alimentation.
Les atolls d'Entrecasteaux représentent un site essentiel pour la reproduction des tortues vertes pour la région Pacifique. Jusqu'alors, il était estimé que environ 4 000 tortues venaient y pondre chaque année. Aujourd'hui, la taille de la population de tortues vertes est estimée, en moyenne, à 47 000 individus femelles à Entrecasteaux. Le deuxième site de ponte d'importance se trouve aux Chesterfield, où la population de tortues vertes est aujourd'hui estimée, en moyenne, à 17 000 individus femelles. Leurs sites d'alimentation sont les herbiers du lagon Sud et d'Australie. Quant aux tortues grosses têtes, elles se déplacent entre les sites de Nouvelle-Calédonie et le Queensland. Les tortues olivâtres et les tortues Luth ne font que traverser le Parc naturel de la mer de Corail. Prenons l'exemple de la tortue Luth : après sa traversée du Parc, elle se répartit entre les sites de ponte de Papouasie Nouvelle-Guinée et des Iles Salomon, puis se nourrit du côté de la Nouvelle-Zélande et au sud-est de l'Australie.
La tortue imbriquée est régulièrement observée, mais sa nidification en Nouvelle-Calédonie n'a pas encore été prouvée.
LES MAMMIFÈRES, LA BALEINE À BOSSE
Prenons l'exemple des espèces de rorqual, elles entreprennent des migrations saisonnières entre les sites de reproduction situés dans la zone intertropicale et les sites d'alimentation situés dans les hautes latitudes. Les baleines à bosse fréquentent différents types d'espaces au cours de leurs migrations. Les reliefs sous-marins deviennent des points de repère, des zones de repos et-ou d'alimentation. L'écosystème corallien leur sert de lieu de reproduction et de nurserie. La haute mer leur sert de lieu de transit pour rejoindre leurs zones d'alimentation en Antarctique.