Le carénage de l’Amborella : huit jours à sec pour de meilleures performances
28 avril 2025

Chaque année, l’Amborella, le navire multimission du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, passe en cale sèche pour subir un carénage complet. Ce moment clé garantit son bon fonctionnement et la sécurité des nombreuses missions qu’il assure au sein du parc naturel de la mer de Corail.
L’opération, menée du 24 mars au 7 avril 2025, a mobilisé une équipe pluridisciplinaire pour inspecter, réparer, nettoyer et remettre en état les équipements essentiels à la navigation.
Le carénage d’un navire de charge comme l’Amborella est un passage obligé pour garantir la fiabilité, la sécurité et la durabilité du bâtiment. Dès son passage en cale de halage de Nouville – il faut plus d’une heure pour tirer un tel bâtiment hors de l’eau –, les opérations commencent. L’équipe attaque aussitôt le grattage de la coque à la spatule et le nettoyage des œuvres vives au Karcher, tandis que les mécaniciens démontent hélices, lignes d’arbre et presse-étoupes.
L’équipage, de son côté, démonte et nettoie les anodes, les grilles d’aspiration, et descend le mouillage pour curer le puits à chaînes et nettoyer celles-ci. Les jours suivants s’enchaînent à un rythme soutenu. Les lignes d’arbre et hélices sont expédiées par camion-grue dans un atelier de Ducos pour inspection. La coque est encore grattée, et une fois la ligne de flottaison masquée, la coque reçoit deux couches d’antifouling pour limiter l'accumulation des dépôts, mousses, algues ou coquillages. En effet, ceux-ci peuvent augmenter la résistance à l'eau, entraînant une consommation de carburant plus élevée et une diminution de la vitesse du navire.
Le carénage permet, en outre, de vérifier l'état général. Tout est passé au crible. Cette inspection régulière aide à détecter les signes de corrosion, de dommages, des fissures, des signes de délaminage ou d'autres problèmes structurels, permettant ainsi de planifier des réparations avant qu'elles ne deviennent critiques.
Un travail d'équipe
Les tâches sont variées et minutieuses. L’environnement des presse-étoupes qui assurent l'étanchéité du passage des arbres de transmission est inspecté. Les vannes sont démontées et remplacées, les fonds de cale brossés en profondeur. Dans l’ombre, chaque geste compte : ajustement de bagues hydrolubes, traitement des safrans, marquages de la coque pour le futur carénage…
À bord aussi, on s’affaire : démontage de l’ancien circuit de lubrification des lignes d’arbre, montage d’une plaque d’aluminium en remplacement, remise à bord des lignes de mouillage, remontage des anodes. On nettoie la cambuse, trie les vivres, la pharmacie, entretient la climatisation, remonte les circuits de refroidissement. Même l’eau douce est prélevée pour analyse.
Ce travail de fond est indispensable pour permettre à l’Amborella de reprendre ses missions sans accroc en pleine mer : campagnes scientifiques et missions de suivi terrestres et récifales, soutien logistique aux provinces (DCP, pêches exploratoires…), entretien des stations météo ou coopération avec la Marine nationale.
Après douze jours de travaux coordonnés entre techniciens, mécaniciens et marins, l’Amborella a retrouvé sa pleine capacité opérationnelle. Remis à neuf sous la ligne de flottaison, il est prêt à reprendre ses missions dans le Parc en toute sécurité.
Un navire au service du Parc
Capable d’opérer jusqu’aux confins de Parc – de Walpole aux Chesterfield –, avec une autonomie de 1500 milles nautiques, ce navire de charge de 23,95 mètres de long sur 7 mètres de large peut accueillir jusqu’à 10 personnes à bord, dont cinq membres d’équipage.
Il est géré par le pôle Amborella du service du parc naturel de la mer de Corail et de la pêche du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Le pôle a en charge de la planification annuelle des missions, de l’entretien, du management de l’équipage et du respect des normes de sécurité maritime…
En 2024, le navire a effectué sept missions en mer, soit 74 jours au service du Parc, de la science, des collectivités et de la préservation de notre patrimoine naturel. Il s’est même illustré pendant la crise de mai en assurant des missions d’assistance organisées par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, notamment pour le ravitaillement des zones isolées.
Le réalisateur Nicolas Job a suivi une journée type de cette période particulière, à voir ou revoir sur notre chaîne YouTube.