Objectif 10 % de réserves dans le parc naturel de la mer de Corail
27 juillet 2023
Le gouvernement Nouvelle-Calédonie souhaite placer sous «très haute protection» une surface d’au moins 10 % du Parc. Ce projet d’extension des réserves intégrales concerne des zones essentielles pour la conservation des espèces emblématiques et la protection des récifs et monts sous-marins. Une consultation publique débute ce vendredi 28 juillet et s’achèvera le 25 août.
Couvrant l’intégralité de la zone économique exclusive de la Nouvelle-Calédonie, le parc naturel de la mer de Corail s’étend sur environ 1,3 million de kilomètres carrés : une vaste surface d’une incroyable richesse, abritant des écosystèmes fascinants et fragiles qui revêtent une importance particulière pour la biodiversité.
Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie souhaite aujourd’hui renforcer la protection de ces espaces aux multiples enjeux par la création de nouvelles réserves et la modification du statut des réserves existantes. L’ambition est de porter à plus de 10 % de l’espace maritime calédonien la surface bénéficiant d’un haut niveau de protection conforme aux standards internationaux les plus élevés : les catégories I et II établies par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) à laquelle la Nouvelle-Calédonie a adhéré en mai 2022.
Avec ce plan de protection, les surfaces placées en réserves intégrales et naturelles passeraient de 31 426 km2 (soit 2,4 % du parc), à près de 130 000 km2.
Des sanctuaires à préserver
Le projet soumis à la consultation du public privilégie les zones reconnues d’importance mondiale pour la conservation des espèces, notamment les tortues, les oiseaux et mammifères marins, et des espaces dans lesquels elles se nourrissent et se reproduisent. Il entend renforcer le niveau de protection de certaines réserves naturelles existantes et doter les écosystèmes remarquables, comme les monts sous-marins, les îles hautes ou les cheminées hydrothermales, d’un niveau de protection à la hauteur des richesses naturelles qu’ils abritent. L’intérêt est également de protéger les routes empruntées par les baleines ou les oiseaux d’un territoire à l’autre en prolongeant les zones de protection des pays voisins. Le plan pourrait même permettre, sur certains secteurs, une activité touristique durable, encadrée et compatible avec la protection des écosystèmes.
Élargir la concertation
La proposition tente de concilier les enjeux pour la biodiversité, les intérêts des populations et le respect du patrimoine humain - archéologique et mémoriel. Il s’appuie notamment sur les engagements nationaux et locaux sur l’environnement, les recommandations de protection de la biodiversité à l’échelle mondiale, et prend en compte les réflexions issues des ateliers sur les monts sous-marins de février 2020, les réserves australiennes voisines du parc et la répartition de « l’effort de pêche » des quatre dernières années.
Tous ces aspects ont fait l’objet de multiples échanges au cours des réunions préparatoires au dernier comité de gestion du Parc. Les réflexions ont notamment porté sur le processus, le calendrier et le choix des zones à privilégier. Les diverses recommandations émises par le comité scientifique du Parc, les représentants de la société civile, des coutumiers et des socio-professionnels au sein du comité de gestion ont été prises en considération.
À l’issue de la consultation publique, les avis exprimés par le public et les propositions d’ajustement feront l’objet d’une synthèse qui sera portée à la connaissance du gouvernement et de ses services. Une version révisée du projet de haute protection – précisant les zones concernées, le calendrier définitif et les modalités – sera présentée au prochain comité de gestion prévu fin août.
Les éléments du dossier soumis à la consultation publique du 28 juillet au 25 août 2023 sont consultables sur le site gouv.nc.