Où en est le plan d’action tortue ?
22 février 2022
La vie à haut risque d’une tortue marine ! Ce n’est pas le titre d’un film à sensation mais bien la réalité à laquelle est confronté cet animal emblématique, dont toutes les espèces sont classées sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Élaboré en 2017, le plan d’action tortue a pour objectif de mettre en place une stratégie de conservation à l’échelle pays avec tous les acteurs concernés. Le point avec l’animateur du plan, Kiam Barri, volontaire au service civique au sein de l’équipe du parc naturel de la mer de Corail.
Braconnage, pollution des océans, réchauffement climatique… Les menaces qui pèsent sur cette espèce vieille de 200 millions d’années sont nombreuses. Depuis l’œuf jusqu’à l’âge adulte, les tortues marines, sans oublier leurs habitats, nécessitent donc une protection accrue. C’est là tout l’objectif du plan d’actions pour la conservation des tortues marines, le PAT.
Cinq grands objectifs
« Ce plan a été élaboré en concertation avec les différents acteurs institutionnels et associatifs impliqués dans la conservation des tortues marines en Nouvelle-Calédonie, rappelle Kiam Barri. Il fixe 5 grands objectifs à long terme, déclinés en sous-objectifs, eux-mêmes déclinés en actions. Le but est que tous les acteurs aillent dans la même direction ». Reconnaître le rôle de la Nouvelle-Calédonie dans l'écologie des tortues marines à l'échelle locale et régionale, maîtriser les pressions et menaces que l'homme fait peser sur ces espèces et leurs habitats, sensibiliser et mobiliser la population sur ces enjeux et enfin organiser une gouvernance et une collaboration régionale efficiente, tels sont les grands enjeux du plan d’action. 86 actions viennent concrétiser ces objectifs. « Sur ces 86 actions, 74 sont soit réalisées soit en cours de réalisation », précise Kiam.
Mieux connaître, mieux suivre pour mieux protéger
Parmi les actions en cours, citons la création de la base de données partagées qui permet à tous les acteurs de mettre en commun leurs données de suivi. « Cette action peut sembler anodine. Elle est pourtant essentielle afin d’affiner et de partager les connaissances des différents acteurs, que ce soit pour la ponte, l’identification, la génétique. » Dans le même état d’esprit, le suivi des balises sur les tortues, piloté par le WWF, permet de mieux connaître l’écologie et la biologie de l’espèce en renseignant sur leur migration et leurs zones d’alimentation dans toute la région du Pacifique Sud.
Lutter contre le braconnage
Les collaborations et partenariats avec les forces de l'ordre dans la lutte contre le braconnage se renforcent. Et le travail sur la mise en œuvre d’une réponse pénale adaptée au contexte institutionnel local et proportionnelle aux différentes atteintes portées à la conservation des tortues marines se poursuit.
Tortue en détresse
Le numéro téléphonique 16 du MRCC peut désormais être utilisé pour les signalements de tortue en détresse, comme depuis 2017 pour le dugong, aussi bien en province Nord que Sud. Une campagne de communication va être lancée et l'utilisation du 16 doit être étendue à la province des îles.