Les sentinelles du parc naturel de la mer de Corail

04 mars 2022

Les coulisses du parc

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Sous ce nom quelque peu poétique se cache une composante indispensable du plan de surveillance de parc naturel de la mer de Corail : l’équipement des bateaux de pêche qui sillonnent la zone économique exclusive d’un système de surveillance. Une réunion de présentation des étapes du projet aux armements de pêche est venue marquer le lancement effectif de cette opération innovante.

Le parc naturel de la mer de Corail, c’est 1,3 millions de km2. Un espace immense et éloigné qui nécessite des moyens de surveillance innovants. Pourquoi surveiller le parc ? Non seulement pour opérer un suivi et une surveillance de la fréquentation humaine mais également pour détecter toute action de pêche ou de fréquentation non autorisée. Et quel meilleur relais de surveillance que la flottille de pêche qui sillonne quotidiennement ses eaux ? 

Utiliser l’expérience et la présence de la flottille de pêche

« Par son expertise et sa présence sur le terrain, 4000 jours de mer et 400 000 miles nautiques parcourues par an, la flottille de pêche hauturière calédonienne et ses équipages présentent un atout non négligeable pour le suivi du parc naturel de la mer de Corail » explique Sébastien Lagarde, de la société INSIGHT, assistant à maîtrise d’ouvrage du parc sur ce projet. Ces bateaux et leurs équipages représentent un vecteur de surveillance qui dispose d’un savoir-faire qu’il faut valoriser. « C’est tout naturellement que nous adhérons à ce projet, renchérit Mario Lopez, directeur des Armements du Nord et Président de la fédération des pêcheurs. Nous avions déjà ce rôle de sentinelles, en visuel et avec nos appareils radars, dans le cadre de notre label pêche responsable. Ce nouvel équipement va permettre d’être encore plus efficace. »

Un équipement innovant

Concrètement, les bateaux seront équipés d’un système électronique  qui renvoie automatiquement au centre opérationnel les cibles radars détectées par les navires de pêche calédoniens  . Un système qui doit être construit. « Il n’existe pas d’équipement clé en main qui convient. Nous sommes en train de le construire avec une société locale, Island Robotics, fournisseur de solutions innovantes. » Une première simulation à terre a été conduite. L’étape suivante, prévue pour le premier semestre 2022, sera l’équipement d’un navire. A terme, c’est toute la flottille de pêche thonière qui sera  progressivement  autant de sentinelles pour la mer de Corail. « Nous voyons à plus long terme et l’objectif serait d’équiper des navires de capteurs afin de récolter des données scientifiques à moindre coût. Ces navires sont dits d’opportunité car leur mission première n’est pas la recherche mais on profite de leur navigation pour récolter de la donnée. »