Parc de la mer de Corail, donnez votre avis !
30 janvier 2017
Jusqu’au 28 février, les Calédoniens sont invités à s’exprimer sur le projet de plan de gestion du parc naturel de la mer de Corail, notamment au cours de quinze rencontres publiques organisées par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. La première s’est tenue le jeudi 2 février à Nouméa.
Un peu plus de 80 personnes étaient réunies dans l’auditorium de l’IRD pour le lancement de cette grande consultation publique. « C’est un moment important, a souligné Anthony Lecren, membre du gouvernement en charge du développement durable. Nous serons attentifs à ce que le public soit le mieux informé possible pour pouvoir donner son avis sur la gestion du parc de la mer de Corail ». En toute logique, la rencontre a commencé par une présentation de cette aire marine protégée, parmi les plus vastes au monde. « Le parc, c’est plus de 2 000 km2 de récifs vierges, soit un tiers des réserves mondiales », rappelle Aurélie Fourdrain de la direction des Affaires maritimes (DAM). Atolls d’Entrecasteaux, Bellona, Chesterfield… des récifs éloignés inaccessibles pour la plupart des Calédoniens. Alors, afin de mettre des images sur les noms, un petit film est projeté. Grâce aux stations de vidéo rotative de l’Ifremer, le spectateur est plongé au cœur de la biodiversité sous-marine à la découverte de coraux exceptionnellement préservés, de nombreuses espèces de requins, de tortues…
Des objectifs à long terme
Après ces quelques minutes d’émerveillement, il est temps « d’entrer dans le vif du sujet » : le projet de plan de gestion du parc qui doit donner le cap pour les cinq ans à venir. Ce document stratégique a été élaboré au sein d’un comité de gestion composé de représentants des institutions, des coutumiers, des professionnels et des associations environnementales. Il doit être présenté à l’approbation du gouvernement en avril, soit trois ans après la naissance de l’aire marine protégée, comme cela était stipulé dans son arrêté de création. S’appuyant sur un livret – version simplifiée du plan – les participants écoutent attentivement Aurélie Fourdrain qui décrit les 15 objectifs et les 40 sous-objectifs à atteindre en matière de protection, d’usages durables, de gouvernance et de coopération régionale. « Le plan de gestion comprend des objectifs à long terme sur la période 2017-2021. Il sera complété par des plans d’actions annuels », précise la chargée de mission à la DAM. Ces mesures concrètes pourront être par exemple la création d’un réseau de réserves, l’encadrement de la pêche lagonaire…
Questionnaire
À la suite de cet exposé, le débat est lancé. Patricia, qui se dit « complètement profane », s’interroge sur les moyens pour faire respecter la réglementation. Cette bénévole à l’Aquarium des lagons se sent très concernée par la protection de la nature. « La confiance, c’est bien, mais le contrôle reste utile. Sensibiliser les gens est aussi très important et cela mérite de prendre du temps. » Les participants peuvent donner leur avis oralement pendant la rencontre et à travers un questionnaire qui leur a été remis à l’entrée. Cléa repart en plus avec une présentation détaillée du plan de gestion. « J’ai besoin d’avoir plus d’informations. À part la zone, je ne connaissais pas précisément le parc de la mer de Corail. Après avoir lu le plan de gestion, je pense que je répondrai au questionnaire », confie la jeune femme. « Nous ferons un retour aux personnes qui auront fait l’effort de nous aider à améliorer le plan de gestion si elles nous laissent leurs coordonnées », indique Christophe Fonfreyde de la DAM. En effet, fin mars, une synthèse des propositions les plus pertinentes recueillies lors des rencontres publiques et sur Internet (lire les encadrés) sera établie par la direction des Affaires maritimes. Le plan de gestion du parc sera ajusté en conséquence, sous l’égide du comité de gestion co-présidé par le président du gouvernement et le haut-commissaire. Daniel, membre d’une association environnementale, se félicite de cette démarche. « On ne peut qu’encourager ce travail participatif mis en place par le gouvernement. Quand on voit ce qui se passe dans les pays voisins en matière de pêche, la création de ce parc était absolument urgente et indispensable. »