D’Entrecasteaux montre « patte blanche »
18 March 2022
L’inscription des récifs de Nouvelle-Calédonie au Patrimoine mondial de l’UNESCO est une fierté pour le Pays ! Mais conserver cette inscription, année après année, n’est pas chose aisée. Des contrôles rigoureux et méthodiques sont réalisés régulièrement. En 2021, c’était au tour des atolls d’Entrecasteaux. Les résultats viennent d’être dévoilés avec une bonne nouvelle: ils viennent de passer haut la main l’épreuve obligatoire de vérification de leur intégrité.
C’est en 2008 qu’une grande partie du récif corallien de la Nouvelle-Calédonie a été ajoutée à la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO. Six sites, totalisant quelques 15.000 km2, six espaces marins représentant la diversité principale des récifs coralliens et des écosystèmes associés de l'archipel. Six sites, qui constituent un seul bien inscrit qui a l’obligation de montrer « patte blanche », dans son entièreté, afin de bénéficier, tous les 5 ans, du renouvellement de son inscription au Patrimoine mondial. En 2021 c’était au tour des atolls d’Entrecasteaux, situés au nord de la Grande-Terre, et constitué 7 atolls, Surprise, Huon, Pelotas, Merite, Portail, Petit et Gros Guilbert, de passer l’examen de vérification du maintien de l’intégrité du bien. Avec succès !
Des indicateurs stables
« L’intégrité d’Entrecasteaux a été vérifiée en septembre 2021, indique Laurent Wantiez, maître de conférences HDR en écologie marine. Et presque tous les indicateurs sont stables. Les poissons, les invertébrés, même l’habitat corallien qui a été un peu impacté par le passage des cyclones sont stables. Les deux seuls points sensibles sont les holothuries et les bénitiers qui sont en baisse. Les espèces emblématiques sont nombreuses : des requins, des mères loches, des napoléons, des perroquets à bosse… Nous sommes en présence d’une zone extraordinaire, unique. » La restitution a été effectuée récemment devant le comité de gestion. Le Conservatoire d'Espaces Naturels compile ensuite les vérifications des six sites et envoie le tout à l’UNESCO. L’UNESCO prend en compte à la fois l’état biologique du milieu inscrit et sa gouvernance (l’organisation des comités de gestion, l’implication des populations).
Des comportements exceptionnels
« Plus encore que la présence d’espèces emblématiques, ce qui frappe, ce sont des comportements que l’on ne voit nul par ailleurs. On peut par exemple voir la saumonée en surface. On peut voir des langoustes en dehors de leurs abris en pleine journée. Les poissons les plus précautionneux vont être timides mais en quelques heures, ils s’habituent à l’Homme. Ce sont vraiment des comportements exceptionnels qui démontrent que les espèces ne voient jamais l’Homme. »