Nos récifs se portent bien !
21 January 2022
Alors que 70 % des récifs coralliens à travers le monde ont déjà disparu ou sont menacés par les changements climatiques et la pression humaine, les récifs du parc naturel de la mer de Corail sont en bonne santé. Le suivi des récifs d’Entrecasteaux est effectué depuis 2006 et celui des récifs des Chesterfield devrait débuter cette année avec une première mission en juin prochain.
« Les récifs sont dans un état exceptionnel. Nous avons beaucoup de chance en Nouvelle-Calédonie », note Laurent Wantiez, maître de conférences à l’université de Nouvelle-Calédonie en écologie marine et chargé du suivi des récifs de Nouvelle-Calédonie inscrits au patrimoine mondial. Il s’est rendu à d’Entrecasteaux en 2006, 2012 et 2021 pour y effectuer des missions de suivi afin de permettre à la Nouvelle-Calédonie de montrer le maintien de l’ intégrité du site à l’UNESCO.
Des récifs préservés
Alors que 70 % des récifs coralliens à travers le monde ont déjà disparu ou sont menacés par les changements climatiques et les pressions anthropiques, « les récifs calédoniens pourraient être dans les derniers à survivre ». En effet, la Nouvelle-Calédonie bénéficie d’un climat tropical rafraîchi et les eaux du parc naturel de la mer de Corail sont moins chaudes que celles de la Grande Barrière de corail de nos voisins australiens, par exemple. « Les élévations de température, liées aux changements climatiques actuels, devraient nous toucher plus tardivement », précise Laurent Wantiez. De plus, les pressions anthropiques sont encore relativement limitées. Il nuance : « Pour le moment nos récifs sont préservés, surtout dans des zones aussi isolées. Nous sommes une forme de référence mais cela génère aussi une certaine responsabilité ».
L’importance d’un système de surveillance
Lors des suivis de l’état des récifs d’Entrecasteaux, l’équipe de plongeurs scientifiques évalue la biodiversité, les poissons et les invertébrés ainsi que l’habitat. « Entre 2006 et 2012, on observe un maintien voire une amélioration de son état et une stabilisation entre 2012 et 2021. ». Il note cependant une chute de la population d’holothuries entre 2012 et 2021, période marquée en 2016 et 2017 par l’épisode des Blue Boats. Cette observation illustre l’importance de développer un système de surveillance et de suivi des navires circulant dans le Parc. [voir l’article : Le Parc pose la première brique de son système de surveillance]