« La science dans le Parc » : Coopération internationale et restauration écologique au programme du 7e séminaire
11 August 2025

Le jeudi 7 août 2025, l’équipe du parc naturel de la mer de Corail proposait le 7ᵉ séminaire de son cycle « La science dans le Parc », au centre d’affaires Ootech. Membres du comité consultatif et du conseil scientifique se sont retrouvés pour un temps d’information et d’échanges autour de deux projets illustrant la diversité des actions menées pour la préservation : une mission de coopération avec les gestionnaires de Parks Australia et une synthèse des connaissances sur les espèces invasives de l’île de Walpole.
Le jeudi 7 août 2025, l’équipe du parc naturel de la mer de Corail proposait le 7ᵉ séminaire de son cycle « La science dans le Parc », au centre d’affaires Ootech. Membres du comité consultatif et du conseil scientifique se sont retrouvés pour un temps d’information et d’échanges autour de deux projets illustrant la diversité des actions menées pour la préservation : une mission de coopération avec les gestionnaires de Parks Australia et une synthèse des connaissances sur les espèces invasives de l’île de Walpole.
Maële Brisset, toute nouvelle « chargée de la science et des suivis » au sein du service du parc naturel de la mer de Corail et de la pêche était conviée, en juin 2025, à rejoindre une mission de Parks Australia dans le Coral Sea Marine Park (CSMP), une aire protégée très semblable au Parc calédonien (lire l’article). Pendant dix jours, douze participants et quatre membres d’équipage ont parcouru près de 1 000 milles nautiques, visitant quatorze îles, îlots, cayes et récifs. Ce déplacement, pris en charge par la CPS, via son programme ECOP, lui a permis de comparer les pratiques et les approches dans chacun des parcs : « Une expérience très riche d’enseignements et très inspirante pour l’avenir » a-t-elle précisé à la quinzaine de personnes présentes.
Coopération transfrontalière en mer de Corail
Outre cette opportunité de partager avec ses homologues australiens à propos des méthodes de suivi, cette mission est, affirme-t-elle, « une nouvelle occasion de renforcer la coopération engagée depuis 2010 entre la Nouvelle-Calédonie et l’Australie ». Si les deux pays partagent les mêmes enjeux de conservation, leurs approches diffèrent : « la Nouvelle-Calédonie mise sur des protocoles standardisés pour un suivi précis et de long terme, tandis que l’Australie privilégie des missions plus globales couvrant simultanément de nombreux sites et thématiques ». Ces échanges d’expériences nourrissent la réflexion du Parc sur la pertinence des stratégies de gestion des écosystèmes coralliens isolés.
La restauration de l’île de Walpole en phase de préfiguration
Théo Verdier, stagiaire de master 2 « Biodiversité et Suivis Environnementaux » à l’université de Bordeaux, accueilli au SPNMCP depuis le mois de mars, a présenté ses travaux sur les espèces exotiques envahissantes qui menacent la biodiversité de l’île de Walpole, en particulier le rat du Pacifique, le faux mimosa et la fourmi électrique. Afin de nourrir la réflexion des partenaires du projet et préparer la stratégie de lutte qui sera mise en place, le jeune homme a compulsé une masse de documents, de rapports et d’articles - locaux et internationaux. Il en a tiré une synthèse bibliographique de plus de 100 sources et s’est confronté au terrain en juin dernier, à l’occasion de la première mission sur site du 20 au 28 mai dernier avec une équipe de l’IRD et de Bird Conservation (lire l’article) : « Je mesure la chance que j’ai. Ce n’est pas donné à tout le monde de découvrir cette île mythique » a-t-il confié au public à la fin de son intervention richement illustrée. Cette mission a permis de mettre à jour la cartographie de l’expansion de la fourmi électrique, de préparer les accès pour les futures interventions et de recueillir des données sur la faune et la flore locales.
Ces travaux préparent la phase d’éradication, avec pour objectif de restaurer durablement les écosystèmes natifs et de rendre l’île aux oiseaux marins et à son scinque endémique, impactés par ces envahisseurs. « Lutter contre le rat du pacifique, nous savons faire, mais il sera plus ardu et plus long de mettre en place une lutte efficace contre le faux mimosa et la fourmi électrique. C’est en cela que les travaux de Théo seront particulièrement utiles dans la stratégie qui sera mise en place avec nos partenaires de l’IRD » a précisé François Le Borgne, adjoint au chef de service du Parc.
La lutte contre les EEE reste un sujet majeur dans les îles d’Océanie et particulièrement dans les écosystèmes fragiles et spécifiques du Parc : l’intérêt était vif pour tous les sujets abordés et les questions, nombreuses. C’est tout l’intérêt de ces séminaires centrés sur l’échange et le partage d’expérience.
Un cycle pour partager et valoriser la science
Lancé en 2022, le cycle « La science dans le Parc » permet aux membres des instances de gouvernance du PNMC de suivre l’avancement des projets scientifiques et de partager un socle commun de connaissances. Chaque rencontre donne lieu à un temps d’échanges et à la publication de L’Essentiel, une synthèse diffusée aux participants.
Au fil des séminaires, ce rendez-vous régulier s’affirme comme un précieux trait d’union entre la recherche, la gestion et la gouvernance du Parc. Le prochain rendez-vous sera programmé en fin d’année : il sera consacré au suivi des oiseaux marins et des récifs coralliens.
- La participation d’une agente du SPNMCP à cette mission de Parks Australia a été rendue possible grâce au soutien de la Communauté du Pacifique (CPS), dans le cadre du programme Early Career Ocean Professionals (ECOP) et le Pacific Community Centre for Ocean Science (PCCOS), qui encourage l’implication des jeunes professionnels dans des projets stratégiques pour l’océan Pacifique. Le rapport de mission est consultable ici.
- La phase de préfiguration du programme de restauration écologique de l’île de Walpole fait l’objet d’une collaboration entre le service du parc naturel de la mer de Corail et de la pêche et l’Institut de recherche pour le développement. Elle est financée par l’État à travers le Fonds vert et le programme France nation verte, l’Office français de la biodiversité et le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
Les rendez-vous de la « La science dans le Parc »
Ce cycle de séminaires internes au Parc a été créé et lancé le 29 septembre 2022, à destination des membres du comité de gestion (aujourd’hui comité consultatif). Dès leur lancement, le comité scientifique (aujourd’hui conseil scientifique) a activement contribué à la réalisation de ces rendez-vous consacrés aux nombreux projets scientifiques dans le Parc. En effet, il est apparu essentiel d’intégrer progressivement les résultats des études pour veiller à partager un socle commun de connaissances avec les nombreuses personnes associées à la gouvernance du Parc, en proposant une approche synthétique et vulgarisée des travaux à des points d’étapes de chaque programme.
- Séminaire 1 - le 29 septembre 2022, avec Éric Vidal (IRD) et Catherine Sabinot (IRD) : Un premier séminaire scientifique réussi !
- Séminaire 2 - le 29 novembre 2022 : La science dans le parc: séminaire scientifique n° 2 sur les espèces emblématiques du parc naturel de la mer de Corail
- Séminaire 3 - le 1er mars 2023 avec Sophie Cravatte (IRD), Benoît Soulard (Ifremer), Jean-Marc Daniel (REM, Brest), et Hélène Leau (ScINOBS): Monts sous-marins du parc : deux nouveaux programmes scientifiques lancés
- Séminaire 4 - le 6 juillet 2023, avec Sandra maillot Win Nemou (IANCP), Jean-Yves Poedi (Sénat coutumier), et Paul Fizin (CI) : « La science dans le Parc »: un 4e séminaire sur les traces de l’histoire
- Séminaire 5 - le 2 novembre 2023, avec Marc Oremus (WWF-France) : « La science dans le Parc » : la migration des tortues et la résistance des coraux au programme
- Séminaire 6 - le 22 novembre 2023, avec Anne Lorrain (IRD), Hugo Zaccomer et Mathilde Vigneron (Marine nationale) : "La science dans le Parc": les missions CACAO et Bougainville au cœur du dernier séminaire de l’année