Mieux connaître les enjeux
Au niveau mondial, l’océan est plus que jamais considéré comme une source de richesses potentielles offrant de nouvelles perspectives de développement. Le niveau d’exploration et d’évaluation en ressources minérales et hydrocarbures est très faible en Nouvelle-Calédonie. Au vu du contexte géologique de la région, la vaste zone économique exclusive présenterait un potentiel. Dans le domaine profond, on suppose que ces ressources potentielles seraient composées d’hydrocarbures et de phosphates, et de ressources minérales comprenant des croûtes de manganèse, des nodules polymétalliques et des dépôts de sulfures hydrothermaux.
- Les phosphates (ou guano) sont les seules ressources minérales du parc naturel à avoir été exploitées par le passé. Ce minerai phosphaté a été exploité durant la deuxième moitié du 19 ème siècle sur les îles Huon et Surprise et à Walpole.
- Les croûtes de manganèse sont enrichis en cobalt, en platine et en titane, en yttrium, lanthane, cérium, en nickel, phosphore, thallium, zirconium et molybdène. Ces encroûtements peuvent être présents entre 400 et 4 000 mètres de profondeur.
- Les nodules sont particulièrement enrichis en manganèse, cuivre, nickel et cobalt et sont présents à des profondeurs supérieures à 4 000 mètres.
- Les dépôts de sulfures hydrothermaux se trouvent sur toutes les structures sous-marines d’origine volcanique. Ils sont enrichis en cuivre et en zinc, mais également en argent et en or, parfois en cobalt et en certains métaux rares. Difficile d’estimer le potentiel.
MIEUX CONNAÎTRE LES RISQUES
Une activité extractive générerait des pressions potentielles telles que :
- un arrachement des substrats terrestres ou marins qui provoquerait une destruction des habitats
- une suspension et une diffusion de sédiments dans les milieux marins qui pourrait asphyxier la faune
- une modification de la flore par introduction de nouvelles espèces dont certaines pourraient avoir un caractère potentiellement envahissant
- une modification de la faune par dérangement des fuites d’hydrocarbures
- une pollution par les dispersants chimiques utilisés en cas de pollution massive par les hydrocarbures
- une augmentation des bruits sous-marins à cause des activités sismiques de réflexion dues aux activités de prospection
Avant d’affirmer que ces ressources et ces pressions potentielles s’avèrent réelles, un inventaire des données et échantillons, géologiques et biologiques existants sur les ressources minérales et hydrocarbures devra être établit afin d’évaluer les risques environnementaux. Pour y parvenir et bénéficier d’une vision la plus affinée possible, il faut faire appel à des compétences très différentes : géologique, biologique, océanographique, économique et écologique. Cette connaissance permettra de mettre en place, si besoin était, d’une méthodologie pour toutes les futures études d’impact.