[Plan de gestion] Le Parc en ordre de marche
15 décembre 2025
Le comité consultatif du parc naturel de la mer de Corail a validé les fondations d’un vaste chantier : réinventer d’ici fin 2026 son plan de gestion échu depuis trois ans. Il engage une démarche participative, répondant aux attentes des membres et alignée sur les plus hauts standards internationaux, pour répondre aux nouveaux défis environnementaux.
Le parc naturel de la mer de Corail entre dans une nouvelle phase de son histoire. Réuni la semaine passée, le comité consultatif a validé le bilan des ateliers « De la feuille de route à l’action », menés du 29 septembre au 3 octobre avec les quatre collèges du Parc et, notamment, la feuille de route du renouvellement du plan de gestion proposée à cette occasion.
Élaborée par Mondy Laigle, chargée de la gouvernance au SPNMCP, cette feuille de route marque le point de départ d’un projet ambitieu, porté par le membre du gouvernement chargé du Parc, qui sera pensé et développé par le service, avec le concours de tous les membres du comité.
Les ateliers de préparation proposés à chaque collège du comité ont révélé un message clair : les acteurs partagent la volonté d’améliorer la gouvernance au travers de valeurs communes. Ils veulent plus de dialogue, plus d’écoute et plus de coconstruction. La plupart ont insisté sur l’importance d’intégrer la vision kanak de l’Océan portée par les représentants coutumiers du comité, avec le soutien des ONG, et de trouver un juste équilibre entre protection du vivant et usages.
Ce consensus fort témoigne d’une maturité nouvelle dans la gestion du Parc. Le premier plan de gestion, élaboré pour la période 2018-2022, a permis de structurer une première approche de la gouvernance, de la protection des habitats marins et de l’articulation avec la pêche hauturière, le transport maritime et la recherche. Depuis, le contexte a évolué : les enjeux de surveillance, la gouvernance partagée, les exigences internationales imposent une actualisation du cadre stratégique de gestion.
Un cap méthodologique
Ce nouveau plan de gestion ne constituera pas une simple mise à jour du précédent : il se fonde sur une démarche structurée, reposant sur les référentiels les plus reconnus au monde. Le processus s’appuie, en effet, sur le Cahier technique no 88 de l’OFB, qui fait référence en France métropolitaine, mais aussi sur les standards de la Liste verte de l’UICN, véritable gage d’excellence pour les aires protégées. Les attentes : efficacité et adaptabilité du mode de gestion, pertinence et cohérence de la gouvernance, participation équitable des parties prenantes, planification et efficience de la conservation et des suivis environnementaux.
À ce stade, obtenir le label ne constitue pas une priorité pour les membres, mais travailler avec ses standards peut permettre d’atteindre un niveau de qualité conforme aux attentes internationales et favoriser le rayonnement du Parc.
Pour la Nouvelle-Calédonie, cette ambition fait sens : le PNMC fait partie des plus grands parcs marins de la planète et joue un rôle clé dans la résilience des écosystèmes du Pacifique. Un plan de gestion exigeant, clair et partagé doit constituer un levier stratégique pour renforcer la protection de ces patrimoines naturels et culturels uniques. L’amélioration continue de ses outils et stratégies de suivi doit confirmer sa légitimité à l’échelle régionale et internationale.
Pour parvenir à construire ce plan de gestion efficace et réaliste, la méthodologie choisie repose sur quatre cycles de cinq semaines, avec à chaque étape, des questionnaires, des ateliers, des analyses et des bilans.
Un calendrier ambitieux, une mobilisation à maintenir
L’année 2026 s’annonce donc studieuse pour le SPNMCP. Du 16 décembre 2025, date du premier rendez-vous, à mi-février 2026, une série d’ateliers doit permettre d’établir un diagnostic actualisé du Parc : état de santé des récifs, pressions identifiées, usages, valeurs culturelles, réglementation et vision des acteurs.
Les étapes suivantes permettront de définir les enjeux prioritaires (février- mars), les objectifs à long terme (mars-avril) et le programme d’action opérationnel (avril-juin) qui guidera la gestion du Parc pour les années à venir. Tout l’enjeu sera de maintenir une dynamique de participation active, en veillant à ne pas sur-solliciter les participants. Le résultat attendu : un plan de gestion validé avant la fin de l'année 2026.
Si ce calendrier très serré, et très ambitieux, nécessitera un fort engagement collectif, une certitude s’impose : les pressions climatiques, la surveillance de la ZÉE ou encore l’équilibre entre activités humaines et préservation exigent un cadre solide et partagé.
Un Parc tourné vers l’avenir
Concernant les usages, certaines questions sensibles continueront d’être travaillées collectivement, comme l’ouverture éventuelle de petites expéditions touristiques dans les réserves. Les avis sont contrastés à ce sujet, mais un point rassemble : toute évolution devra être strictement encadrée par le nouveau plan de gestion et toujours guidée par le principe de précaution.
Avec ce lancement officiel, la Nouvelle-Calédonie se donne les moyens de construire une gouvernance exemplaire, fondée sur le dialogue, la science et les savoirs traditionnels, pour protéger durablement ce patrimoine d’exception.
Première étape : dresser un diagnostic actualisé
L’objectif de cette phase qui débute le 16 décembre 2025 est d’actualiser les connaissances sur le PNMC, en intégrant les données écologiques et socio-économiques récentes. Elle comprend également une analyse critique de la mise en œuvre du plan précédent (2018–2022), ainsi qu’une évaluation des écarts vis-à-vis des exigences internationales.
Au programme :
- Examen des données existantes.
- Analyse du bilan de mise en œuvre du plan de gestion 2018–2022.
- État des lieux des écarts entre le premier plan de gestion et les critères internationaux : formulation de recommandations de mise en conformité.
- État des lieux de la gouvernance actuelle.
- Ateliers d’actualisation de l'état des lieux du Parc avec les parties prenantes (écologique, socio-économique, et culturel).
- Production de cartes thématiques et synthèses visuelles.