Mission CACAO : cap sur la Surprise

20 juillet 2023

Science

Sur l’île de la Surprise comme sur l’îlot Huon, dans les atolls d’Entrecasteaux, d’importantes colonies d’oiseaux marins enrichissent les eaux côtières en azote, favorisant la bonne santé du corail. Crédit : MB pour le SPNMC.

Sur l’île de la Surprise comme sur l’îlot Huon, dans les atolls d’Entrecasteaux, d’importantes colonies d’oiseaux marins enrichissent les eaux côtières en azote, favorisant la bonne santé du corail. Crédit : MB pour le SPNMC.

Une équipe de scientifiques embarque du 20 au 31 juillet 2023, à bord du navire océanographique Antéa, en direction de l’île de la Surprise et l’îlot Huon situés dans les atolls d’Entrecasteaux — au nord du parc naturel de la mer de Corail. L’objectif de cette mission nommée CACAO est de mieux comprendre comment l’azote dérivé des excréments d’oiseaux marins bénéficie aux coraux du récif.

Le projet CACAO a pour objectif d’étudier l’impact des apports de guano des populations d’oiseaux marins — qui se nourrissent en mer et peuplent les îlots — sur la santé, la dynamique et la résilience des récifs coralliens tout proches. Plusieurs études ont déjà permis de démontrer que les eaux côtières des îlots étaient riches en azote et que celui-ci profitait au corail. Il reste à comprendre les processus en jeu dans le transfert de cet azote, depuis les îlots vers le récif, ainsi que le lien entre la population d’oiseaux marins, l’azote disponible et la santé des coraux qui en découle.

Cette opération pluridisciplinaire réunissant l’IRD, l’université de Bretagne occidentale, le CNRS et le Max Planck Institute consiste principalement en des mesures et analyses d’eau de mer, des études sur la croissance des coraux et de leur résistance face aux vagues de chaleur marine, des prélèvements d’algues, de guano et d’échantillons d’eau souterraine. Afin de limiter autant que possible les perturbations sur les milieux naturels, des mesures préventives sont mises en place : limitation du nombre de personnes autorisées à débarquer, limitation du temps passé à terre, application du protocole de biosécurité, etc.

Comprendre et protéger

L’équipe scientifique souhaite retracer, sur les cinquante dernières années, la dynamique des apports en azote sur des îlots différents par leur morphologie et l’évolution des populations d’oiseaux marins et de rongeurs au fil des ans. En effet, les rats et souris peuvent fortement diminuer les populations d’oiseaux marins et provoquer indirectement un appauvrissement des apports de guano vers les récifs voisins.

Ces informations sur le rôle méconnu des colonies animales sur le fonctionnement des récifs coralliens pourraient aider à définir des mesures de protection efficaces pour les récifs coralliens et les populations d’oiseaux marins qui s’y reproduisent, freiner la fréquentation touristique sur les îlots, mais également éradiquer les rongeurs.

>> Ce projet ambitieux est rendu possible grâce au soutien financier de l’IRD, l’ISBlue, du Max Planck Institute (Allemagne), de la flotte océanographique française et du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.

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