Le Parc pose la première brique de son système de surveillance

20 janvier 2022

surveillance

fb_actu_surveillance.png

Clap de début pour le développement d’une application de surveillance du trafic maritime dans le parc naturel de la mer de Corail. Son développement a été acté fin décembre 2021. La version finale devrait être livrée en septembre prochain. Elle permettra de suivre les déplacements des navires qui circulent dans le Parc et de fournir un panel d’outils de détection de franchissement des zones protégées, d’identification de trajectoires anormales ou encore de trajectoires d’échouement.

Elle n’a pas encore de nom officiel mais elle a déjà été réfléchie dans les moindres détails par les développeurs et le service du parc naturel de la mer de Corail et de la pêche, assistés en expertise par la société Insight. L’application web de surveillance du trafic maritime dans le Parc est en cours de développement depuis janvier 2022 par la société calédonienne Magis. « Elle ne va pas seulement indiquer la position et la vitesse des navires à un instant donné mais elle sera également capable de détecter si des bateaux se dirigent vers des zones interdites ou, par exemple, si deux bateaux se croisent et cherchent à garder un cap et une vitesse constante en étant très proches, ce qui peut être un signe de transbordement de marchandises ou de produits de la pêche. On va essayer d’apporter des analyses intelligentes sur la dimension géographique », décrit Yann-Eric Boyeau, gérant de la société Magis. L’application sera aussi dotée de fonctionnalités statistiques qui offriront au gestionnaire du parc une batterie d’indicateurs indispensables pour permettre une bonne gestion de la fréquentation des zones réglementées.

 

Un mode de travail collaboratif

A la base de l’application, il y a les positions des navires équipées de balises AIS, récupérées chez un fournisseur. « Toutes les cinq minutes, nous recevons les positions précises de l’ensemble des navires circulant dans le Parc, ce qui correspond à environ deux cents positions, ce qui permet un suivi très fin. Cela représente 20 millions de points annuellement. Pour permettre le traitement de ces données particulièrement volumineuses, nous basculerons dans des technologies liées au Big Data », ajoute Yann-Eric Boyeau. Cet outil d’exploration, de visualisation et de compréhension du trafic maritime dans le parc naturel de la mer de Corail devrait être finalisé fin septembre. L’application sera conçue selon un mode de développement agile. Yann-Eric Boyeau développe : « Chaque mois une nouvelle version de l’application sera livrée au Parc en intégrant de nouvelles fonctionnalités. C’est un mode de travail collaboratif qui permet une co-construction de l’application. Le Parc sera aux manettes pour choisir les éléments à intégrer et s’appropriera l’outil dès le début de sa conception. » Manuel Ducrocq, chef du service du parc naturel de la mer de Corail et de la pêche se félicite : « Ce système offre la possibilité d’avoir une idée assez précise de la fréquentation déclarée. Cet outil sera couplé au dispositif actuel de surveillance de la flotte de pêche calédonienne. Il sera par la suite également couplé aux différentes composantes du plan de surveillance pour devenir le S2P (système de surveillance du parc) »

 

Un Parc surveillé de près 

Avec la récente adoption de la loi du pays sur les aires marines protégées, le parc naturel de la mer de Corail est désormais doté d’un socle législatif consolidé. Un cadre réglementaire fixant les conditions d’exercice d'activités, les conditions d’accès à certaines réserves ou encore autour des monts sous-marins, devra être voté par le gouvernement de Nouvelle-Calédonie courant 2022. Afin de garantir l’effectivité des mesures de gestion qui seront adoptées, il est indispensable de pouvoir exercer un suivi et une surveillance de l’activité humaine dans le parc. « Si l’on considère l’immensité du parc, l’éparpillement et l’isolement des îles et récifs ainsi que les menaces qui pèsent sur certaines ressources convoitées, le plan de surveillance doit nécessairement dépasser les formes habituelles pour intégrer des technologies innovantes et complémentaires afin de garantir une surveillance efficace à des coûts maîtrisés », déclare Manuel Ducrocq, chef du service du parc naturel de la mer de Corail et de la pêche. Le plan global de suivi et de surveillance des activités humaines dans le parc s’est donc adapté à ces particularités. Il se construit autour de plusieurs actions : le développement de l’application de suivi de la navigation dans le parc, un projet de sentinelles des mers qui impliquera les pêcheurs calédoniens, un dispositif de surveillance des zones récifales par bouées acoustiques et la création d’un centre de surveillance équipé. Ce projet ambitieux est financé dans le cadre du contrat de développement Etat/Nouvelle-Calédonie pour un montant de 240 millions de francs.