Une nouvelle gouvernance pour le Parc
07 novembre 2024
Après dix années d’existence, la composition et le fonctionnement du comité gestion du parc naturel de la mer de Corail ont été modifiés par arrêté du gouvernement ce 6 novembre 2024. Les membres du nouveau « comité consultatif » doivent donc être désignés par le président du gouvernement et le haut-commissaire de la République. Un appel à candidature est lancé.
En prévision de la nécessaire redéfinition du plan de gestion, la révision de la gouvernance du Parc constitue une étape incontournable alors que doivent prochainement s’engager les travaux liés à l’inscription du Parc sur la liste verte de l’IUCN.
Régulièrement formulée par différents membres du comité de gestion et notamment lors d’un premier atelier organisé en décembre 2022, la refonte du fonctionnement et de la composition du comité a fait l’objet de plusieurs échanges depuis lors. En juillet 2024, un projet d’arrêté modificatif a été soumis à l’avis du comité de gestion et du comité scientifique : une douzaine de propositions formulées à cette occasion ont été examinées le 12 septembre dernier, lors de la vingtième réunion du comité de gestion. La version amendée du projet d’arrêté a, au terme de ces échanges, recueilli un avis majoritairement favorable du comité de gestion.
Une réforme attendue
Le texte soumis ce 6 novembre à la signature des membres du gouvernement a pour principaux objectifs d’actualiser sa composition en donnant plus de poids aux acteurs traditionnellement impliqués et en ouvrant à de nouveaux partenaires locaux ou régionaux, ce qui renforcerait ainsi sa visibilité à l’échelle internationale. De façon plus pragmatique, le texte précise et actualise les règles de fonctionnement du comité : convocation, quorum, etc. Il permet, en premier lieu, d’éviter toute ambiguïté sur le rôle du comité, en réaffirmant son caractère consultatif - la gestion du Parc relevant sans conteste du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
La célébration de son ancrage culturel
Au nom de « parc naturel de la mer de Corail » viendra désormais s’ajouter un nom en langue kanak : « Né kwié pu moru », qui signifie en ajïe, « océan, origine du vivant ». Dans ce même esprit, le comité consultatif pourra être désigné par une locution en langue paicî, « Pucoo a péi », qui peut se traduire par « collectif qui étudie, analyse »… Deux propositions soumises par les représentants du sénat coutumier qui ont trouvé un écho favorable auprès des membres du comité de gestion
La redéfinition des collèges
La gestion des ressources naturelles de la ZÉE relevant exclusivement de la compétence du gouvernement, il a été proposé de supprimer le collège des institutions. Les provinces pourront être consultées, à la demande d’un co-président du comité.
Le sénat coutumier et le conseil économique, social et environnemental deviennent membres de droit du comité (au même titre que le haut-commissariat et le gouvernement). Ce nouveau statut de « membre de droit » sécurise et renforce le rôle de ces institutions au sein de cette instance consultative. Le collège des coutumiers est quant à lui maintenu en l’état.
À la demande des membres concernés, les organisations non gouvernementales (ONG) quittent le collège de la société civile pour former leur propre collège. Afin de permettre une meilleure représentativité des activités économiques au sein du comité consultatif, il est proposé d’intégrer au collège des acteurs socio-professionnels, les chambres consulaires et le cluster maritime où ils rejoindraient notamment le syndicat des Activités nautiques et la fédération des Pêcheurs hauturiers.
Une meilleure intégration régionale
Une nouveauté consiste à prévoir un statut de « membres associés » - dotés de voix purement consultatives -, assurant la représentation régionale et internationale des pays limitrophes du Parc. Une telle disposition permettra notamment d’élargir le partenariat établi aujourd’hui avec Park Australia, le gestionnaire du parc australien de la Grande barrière de corail, dont un représentant peut participer au comité comme observateur (la réciproque pour le SPNMCP au sein de Park Australia étant déjà acquise).
Modernisation de la gouvernance
Plusieurs dispositions visent à moderniser la gouvernance en réduisant la durée du mandat de l’actuel comité de gestion - trois ans au lieu de cinq -, en augmentant les délais de convocation, en prévoyant un mécanisme de procuration et en précisant les modalités de vote pour l’adoption des avis.
Afin de renforcer la cohésion au sein des collèges et de structurer leur travaux, il est proposé d’élire au sein de chaque collège un président et un vice-président, dont la durée de mandat est également fixée à trois ans.
Plusieurs dispositions répondent spécifiquement à des demandes des membres du comité de gestion et du comité scientifique concernant, par exemple, l’approbation des comptes rendus de réunion, la distinction dans l’ordre du jour des points appelant un avis ou une simple information, la possibilité de délocaliser le comité de gestion... Un membre des collèges qui n’est pas d’accord avec l’avis pourra transmettre, dans un délai maximum de huit jours francs à compter de l’avis, une opinion contraire motivée, qui sera annexée à l’avis.
Une fois ses membres désignés, le comité consultatif devra se réunir au moins trois fois dans l’année. L’une de ses premières tâches consistera à définir le règlement intérieur du Parc afin, notamment de fixer des règles de bonne conduite dans la tenue des débats au sein du comité. Objectif prioritaire : l’élaboration d’un nouveau plan de gestion pour le Parc.
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Consultez l’arrêté modifié ici.
Consultez la décision du gouvernment ici.
Une refonte des collèges
Le comité consultatif du Parc comprend quatre collèges redéfinis ainsi :
- le collège coutumier, composé de huit membres ;
- le collège des acteurs socio-professionnels, composé de huit membres ;
- le collège de la société civile, composé de cinq membres ;
- le collège des organisations non gouvernementales, composé de trois membres.
Les membres des collèges sont désignés pour une durée de trois ans, par décision conjointe du haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie et du président du gouvernement. Ces derniers désigneront cinq personnalités qualifiées au regard de leurs compétences en matière de protection et de gestion des écosystèmes, des patrimoines naturels et culturels, et des ressources marines, après consultation des collèges et du conseil scientifique. Ces personnalités qualifiées ont voix délibératives.
Le comité consultatif comprend au total 29 membres.
Un appel à candidature pour recomposer les collèges
Le nouvel arrêté oblige le président du gouvernement et le haut-commissaire de la République à désigner prochainement les membres du nouveau comité consultatif. À cette occasion, un appel à candidature est lancé pour composer les trois collèges :
- huit représentants d’entreprises, associations, syndicats ou clusters présents en Nouvelle Calédonie et ayant des intérêts économiques dans le Parc, pour constituer le collège des acteurs socio-professionnels ;
- cinq associations locales de protection de l’environnement et/ou d’usagers non professionnels du Parc pour constituer le collège de la société civile :
- trois membres pour constituer le collège des organisations non gouvernementales.
Les dossiers de candidature doivent être adressés avant le 18 novembre 2024 à sgg.pnmc@gouv.nc avec les pièces suivantes: lettre de motivation, RIDET, derniers rapports d’activité. Les associations doivent également fournir : statuts, procès-verbal d’assemblée générale, composition actuelle du bureau, nombre d’adhérents à jour de leur cotisation et le récépissé au haut-commissariat de la République.
Consultez le communiqué ici.