Zoom sur la mission IANCP d’octobre 2022: Archéologie au plateau des Chesterfield

15 décembre 2022

Patrimoine

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Dans le cadre de la valorisation du parc naturel de la mer de Corail, l’Institut d’Archéologie de la Nouvelle-Calédonie et du Pacifique (IANCP), a été sollicité par le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie pour la réalisation des inventaires archéologiques permettant de recenser, identifier et spatialiser le patrimoine culturel matériel de l’ensemble des îles et îlots du Parc. Cette première intervention archéologique aux Chesterfield, réalisée à bord du catamaran Te Fetia, s’est déroulée du 10/10/2022 au 23/10/2022. L’éloignement du plateau des Chesterfield a nécessité 8,5 jours de navigation, réduisant de fait le temps dédié à l’inventaire archéologique qui aura totalisé 3,5 jours sur l’îlot Loop, l’îlot du Passage Nord et l’île Longue.

En termes de vestiges, seule l’île Longue a révélé la présence de plusieurs faits archéologiques datant de la période historique. L’observation de poteaux en bois encore en élévation, a permis la mise au jour après un nettoyage de surface élargi, de deux structures quadrangulaires enregistrées ST.01 et ST.02. Elles sont matérialisées au sol par une fondation non maçonnées en beach-rock dans le cas de ST.01 et par un pavage de briques dont certaines sont estampillées concernant la ST.02. Ces deux structures occupent une superficie globale d’environ 29m², soit environ 3m² pour la ST.01 et environ 25 m² pour la ST.02. À cela s’ajoute, l’observation de plusieurs éléments métalliques rouillés, tels que le reste d’une marmite en fonte abandonnée à proximité de la ST.02, ainsi que de plusieurs éléments de rails.

Chronologiquement, les vestiges observés sont vraisemblablement à mettre en lien avec deux épisodes historiques du XIXème siècle :

1) l’exploitation du guano, où 2) l’époque des baleiniers.

Enfin, concernant la période dite « préhistorique », aucun élément ne permet pour le moment, d’attester d’une occupation ou d’une fréquentation antérieure à l’arrivée des européens dans les Chesterfield. Doit-on conclure que les îles et îlots étaient inconnues des habitants de la Nouvelle-Calédonie, avant la période historique ? Pour le moment, rien ne permet de l’affirmer.

Seule la poursuite de l’inventaire archéologique et la collecte de données archéologiques complémentaires permettront d’apporter des réponses à cette question.