Le Guano, l'or de Walpole

07 avril 2022

Patrimoine

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Pendant environ 50 ans, la petite île de Walpole a connu une étonnante effervescence liée à l'extraction d'une ressource particulièrement prisée : le guano, seul engrais naturel avant l'essor de la chimie.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, la petite île de Walpole située à 135 km au sud-est des Loyauté a été régulièrement fréquentée par l’homme depuis 2 500 ans. Outre les navigateurs du Pacifique et les baleiniers du début du XIXe siècle, cette petite île d'une surface de 2 km2 a connu une explosion démographique liée à son exploitation industrielle du guano à la fin du 19ème siècle.

Avant la découverte des engrais chimiques, le guano constituait à lui seul un engrais naturel de très bonne qualité. Les sols rouges-bruns de Walpole en sont particulièrement riches ce qui, dès 1883, attisa les convoitises. Mais la véritable activité  industrielle a prospéré du début du XXe siècle jusqu'en 1941. Européens, kanaks et asiatiques, jusqu'à 300 personnes s'y sont installées pour contribuer à l'essor de cette activité.

Le paysage de Walpole est progressivement métamorphosé avec la construction d'une usine, des habitations avec jardins, un wharf... Un chemin de fer reliant l’usine à la lisière nord de la forêt primaire, a même été installé pour assurer le convoyage du minerai distribué ensuite par bateau. Si la plupart de ces constructions ont aujourd'hui disparu, l'île a gardé quelques stigmates de cet âge d'or.

Les premières occupations de Walpole 

Au fils des occupations, un grand nombre de vestiges a été découvert sur Walpole. Des squelettes, os travaillés et objets divers devraient permettre aux chercheurs d'estimer la période des premières occupations. Malheureusement, en 1993, des chasseurs de trésor ont dégradé les gisements archéologiques rendant difficile la reconstitution de la chronologie de l’occupation.
Un inventaire archéologique complet des îles et îlots du parc naturel de la mer de Corail a été initié en 2020 par l’Institut d’archéologie de la Nouvelle-Calédonie et du Pacifique (IANCP) avec une première mission sur Walpole. En 2022, cet inventaire devrait se poursuivre aux atolls d’Entrecasteaux et aux récifs des Chesterfield. L’objectif est d’établir un inventaire qui permettra de valoriser le patrimoine culturel du parc.