« La science dans le Parc »: un 4e séminaire sur les traces de l’histoire
26 July 2023
Le 4e séminaire « Science dans le parc » s’est tenu jeudi 6 juillet en présence de 25 personnes, membres du comité de gestion du parc naturel de la mer de Corail, agents du service en charge de la gestion du Parc et représentants du gouvernement. Deux présentations à vocation culturelle et historique ont été proposées.
Sandra Maillot, directrice de l’institut d’Archéologie de la Nouvelle-Calédonie et du Pacifique, a présenté les missions archéologiques qui se sont déroulées dans le Parc au cours des deux dernières années, à Walpole en novembre 2020, à Chesterfield en octobre 2022 et à d’Entrecasteaux en mai 2023.
Pour Sandra Maillot, « Le temps que nous passons sur chaque île est précieux. Nous recherchons les éléments matériels, tels que des objets ou des vestiges de constructions. Nous menons aussi des enquêtes au sein des traditions orales kanak pour savoir si elles relatent des voyages et fréquentations anciennes de ces îles éloignées. Toutes ces informations nous aident à reconstituer les périodes d’occupations humaines, qu’elles soient préhistoriques, précoloniales ou postcoloniales des îles du parc. L’île de Walpole est celle qui conserve le plus riche patrimoine archéologique ».
Jean-Yves Poédi, référent de l’aire A'jië arhö du groupe de travail pour le parc naturel de la mer de Corail et porte-parole du sénat coutumier pour l’Océan, et Paul Fizin, directeur de l’ONG Conservation International, ont présenté le programme « La vision kanak de l’Océan et sa protection » qui vise à mieux formaliser, reconnaître et prendre en compte la vision traditionnelle kanak de l’Océan dans la gestion du parc naturel de la mer de Corail. Ce programme a commencé début 2022. Il est mené dans le cadre d’un étroit partenariat entre le sénat coutumier, les huit conseils coutumiers et Conservation international.
Jean-Yves Poédi a ainsi précisé que « Dans la culture kanak, l’homme EST la nature. Nous sommes caillou, tortue, requin, vent, etc. Les esprits des anciens sont également présents dans notre monde et nous intégrons les aspects liés à la spiritualité, au sacré, au tabou dans notre façon d’être au monde. C’est une vision globale, holistique. Chaque individu contribue au maintien de l’équilibre et de l’harmonie. Pendant longtemps, notre culture s’est concentrée sur le lien à la terre, mais nous avons aussi un lien étroit avec la mer (...). L’idée de ce programme est d’aller rencontrer les populations, retrouver ces savoirs liés à l’Océan et leur redonner toute leur place dans les réflexions liées à la gestion du Parc ».
Ces deux présentations ont été suivies de débats riches, fructueux et respectueux avec l’assistance.