Des baleines encore méconnues s'invitent dans le parc

23 décembre 2021

Recherche

fb_recherche_maracas.png

Grâce aux campagnes scientifiques Maracas,  l’importance d'un ancien site de chasse à la baleine pour la reproduction des baleines à bosse a été mis en évidence. Il s’agit du complexe récifal de Chesterfield-Bellona, classé Important Marine Mammal Areas (IMMA) en 2021. En revanche, il ne s'agit pas des mêmes individus que l'on peut apercevoir dans le lagon Sud pendant l'hiver austral. Qui sont-elles et d'où viennent-elles ? Des analyses sont en cours pour le savoir.

Si le comportement des baleines à bosse le long des côtes de la Grande Terre est largement documenté, les scientifiques ont très peu d'informations sur leurs habitudes et leur comportement au large. Depuis 2016, les scientifiques de l'association Opération Cétacés et de l'IRD ont donc sillonné le parc naturel de la mer de Corail à la recherche d'indices permettant d'en savoir plus à ce sujet. En cinq ans, ils ont ainsi mené pas moins de dix campagnes scientifiques nommées Maracas*, notamment le long des rides de Norfolk et des Loyauté, au sud-est du PNMC, mais également aux plateaux Chesterfield-Bellona, à l’ouest. Ils ont photographié les nageoires caudales pour tenter de les identifier, effectué des prélèvements pour faire des analyses génétiques, enregistré leur chant pour les comparer à d'autres populations… une véritable enquête de terrain dont les résultats sont déjà prometteurs.

Des habituées et des inconnues

Nous savons désormais que les baleines présentes sur les rides de Norfolk ou des Loyauté sont globalement les mêmes que celles qui fréquentent nos côtes, explique Claire Garrigue, chercheuse à l'IRD et responsable scientifique de l'association Opération Cétacés, en revanche, nous avons découvert  que des baleines à bosse étaient aussi présentes aux Chesterfield, au niveau d'un site de chasse baleinière du XIXe siècle. Ces baleines ne fréquentent pas nos côtes et on ne les connaît pas. On aimerait donc savoir qui elles sont.” Font-elles partie d'une population australienne, en bonne santé et en forte augmentation ou appartiennent-elles au stock d’Océanie toujours considérées comme en danger ?  L' analyse des échantillons qui doit se poursuivre dans les prochains mois apportera peut-être des réponses.

* Les campagnes Maracas (MARine mAmmals of the CorAl Sea) font partie du programme Where (Humpback Whale Habitat Exploration to improve spatial management in the natural park of the CoRal Sea)