Une pêche responsable en haute mer

12 janvier 2018

environnement

Pêche à la palangre navire Arau (c) programme Observateurs embarqués.jpg

Dans le parc naturel de la mer de Corail, les pêcheurs hauturiers sont des acteurs centraux en termes de gestion durable des ressources marines de l’espace maritime calédonien appelé Zone Economique Exclusive (ZEE). Grâce à l’utilisation d’une technique sélective, la pêche à la palangre ou  « longline », les grands poissons migrateurs recherchés par les professionnels (thons blancs et jaunes) sont directement ciblés.

Introduite dans la région par les japonais au début des années 60, la pêche à la palangre horizontale dérivante est la seule technique de pêche thonière mise en œuvre dans le parc naturel de la mer de Corail par les pêcheurs professionnels calédoniens. Pratiquée loin des côtes et des récifs, cette pêche sélective permet à la filière  d’assurer et de maintenir une bonne gestion des ressources. Si on s’intéresse d’un peu plus près aux chiffres de la pêche hauturière calédonienne, les seize palangriers locaux pêchent en moyenne 2 800 tonnes de poissons par an. A noter que ce tonnage correspond à  ce que rapporte un seul senneur étranger dans la région pacifique Sud, à quelques centaines de tonnes près (3 000 tonnes) en une année !

Une certification calédonienne

Résultats : l’impact de la flottille calédonienne représente ainsi seulement 1% des captures de thons à la palangre du pacifique Sud ; et l’effort de pêche réparti sur l’année et sur la surface exploitée est relativement faible, avec environ 1 hameçon pour 110 km2 d’océan (soit deux fois la superficie de la ville de Nouméa).

Cette pêche professionnelle apparaît doublement exemplaire en Calédonie depuis l’adhésion des armements au label « pêche responsable ». Afin de montrer leur attachement à une exploitation durable des ressources, les pêcheurs calédoniens ont initié puis opté, en 2013, pour la création d’un label de qualité « pêche responsable ». Mise en place avec le concours de l’ERPA, , de la chambre d’agriculture, des Affaires maritimes et de la DAVAR, cette certification calédonienne est une garantie des bonnes pratiques et un moyen de faire reconnaître le savoir-faire des entreprises certifiées auprès des consommateurs. Depuis quatre ans, les professionnels du grand large, regroupés au sein de la Fédération des pêcheurs hauturiers naviguent, travaillent et s’engagent dans le respect d’une démarche respectueuse de la mer et de ses écosystèmes, des hommes et du consommateur calédonien (70 % du marché), japonais et européen (30 % du marché).

 

Un hameçon pour un poisson

Pêche à la palangre navire La Renaissance (c) programme Observateurs embarqués.jpg

La pêche à la palangre horizontale consiste à poser une ligne principale en mer, mesurant plusieurs dizaines de km, sur laquelle sont accrochées des lignes secondaires (avançons) terminées par des hameçons. Chaque palangre contient au total entre 1 600 et 2 000 hameçons. La ligne principale, accrochée à des flotteurs, est laissée à la dérive pendant 3 à 8 heures, puis repérée et remontée à bord.

 

Un label « pêche responsable » décliné en 4 axes

Label pêche responsable NC.jpg
  • une gestion durable des stocks de poissons ciblés par la pêche,
  • une chaîne d’approvisionnement stricte et réglementée pour garantir une qualité des produits sur les étals : bonnes pratiques d’hygiène, de traitement, de stockage et de conservation du poisson,
  • une gestion efficace du stockage et de l’élimination des déchets pour un moindre impact sur l’environnement,
  • une prise en compte des conditions de sécurité, de travail et de vie à bord satisfaisantes pour les équipages.