Le classement en réserve
L'année 2018 a été une année marquante pour le devenir de l'aire protégée calédonienne. Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a adopté un arrêté, le 14 août 2018 qui instaure la haute protection de 100 % des récifs et lagons "sauvages", soit environ 18 000 km2 qui se décomposent en 1 630 km2 de récifs coralliens et 12 375 km2 de lagons coralliens associés aux "sauvages". D'autres zones dites d'intérêt sont également concernées (voir plus bas) par cette haute protection, car tout comme les "sauvages", elles sont considérées par les experts et les scientifiques comme étant les derniers refuges de biodiversité. Ce texte rendu applicable quelques jours après, le 16 août 2018 exactement, signifie qu'il existe désormais de nouvelles réserves dans le parc naturel, soit 7 000 km2 de réserves intégrales et 21 000 km2 de réserves naturelles. Cet ensemble d'environ 28 000 km2 est soumis à une réglementation stricte. Auparavant, le parc naturel possédait 0,6 km2 de réserves intégrales et environ 3 100 km2 de réserves naturelles.
Nouvelle réglementation et autorisation obligatoire
Avec ce nouveau classement en réserves, la réglementation change ! Les nouvelles mesures applicables depuis fin août 2018 sont :
- Interdiction de tout type de pêche dans les réserves naturelles
- Accès aux réserves naturelles soumis à autorisation du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie
Les zones du parc concernées
- Les atolls d’Entrecasteaux inscrits sur la liste du patrimoine mondiale de l’UNESCO depuis juillet 2008. Toute l’aire protégée des atolls d’Entrecasteaux est classée en réserve naturelle. D'Entrecasteaux représentent une superficie de 3 240 km2 dont une réserve intégrale de 65 km2 et une réserve naturelle de 3 175 km2. En août 2018, trois nouvelles zones marines viennent d'être classés en réserves intégrales : l'atoll de Pelotas et les récifs Petit et Gros Guilbert. Il faut donc noter que tout type de pêche est désormais interdit, et que tout accès aux réserves naturelles est soumis à autorisation du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
- Les Chesterfield-Bellona situés à mi-chemin entre la Nouvelle-Calédonie et l'Australie, d'une superficie d'environ 24 000 km2. Dans cette zone, il existe désormais une réserve intégrale de 6 600 km2 et une réserve naturelle de 17 400 km2. Depuis le mois d'août 2018, le nord-Chesterfield est désormais classé en réserve intégrale (catégorie 1 IUCN) : l'île Longue et sa caye Sud, l'îlot du Passage, l'îlot du Nord-Est et l'îlot du Mouillage n°1 et les îlots Bampton, Reynard et Avon. Tout accès à ces sites est désormais strictement interdit, et les missions scientifiques soumises à autorisation du gouvernement. Le reste de la zone des Chesterfield ainsi que le plateau des Bellona est désormais classée en réserve naturelle (catégorie 2 IUCN) hautement protégée. Tout type de pêche y est interdit et tout accès est soumis à autorisation du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
- Pétrie, Grand Astrolabe et Petit Astrolabe qui sont des récifs coralliens isolés constitués de zones émergées ainsi que d'eaux et de fonds marins. Ils se situent à plusieurs heures de navigation, à l'est de la Grande-Terre. Depuis le mois d'août 2018, la totalité de Pétrie et Astrolabe est classé en réserve intégrale. Ces récifs extrêmement riches sont qualifiés par la communauté scientifique de « sauvages ». Et pour cause : Pétrie détient le record mondial en termes de densité de biomasse, et les récifs Astrolabe se placent en seconde position !